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Chers amis,

La Chine et Needcompany: je crois qu’il y a quelque chose entre nous. Après la passionnante tournée à travers ce pays gigantesque avec "La chambre d’Isabella" en 2013, il s’est créé un lien très étroit. Je prépare actuellement une exposition en solo à la demande du McaM, le nouveau musée d’art contemporain et de performance à Shanghai, sous la direction de l’artiste Qiu Zhijie. Tout le musée est à notre disposition. Par ‘notre’, j’entends bien sûr que je serai accompagné des associated artists de Needcompany. Le titre de l’exposition: ‘I like the Chinese people and the Chinese people like me’. Ce double mensonge dans le titre est le seul acte politique que je me permets. En effet, je suis originaire d’un pays gouverné démocratiquement où dans chaque grande ville est érigée une statue à la mémoire d’un criminel de masse, donc je me disais qu’une certaine humilité ne serait pas déplacée. L’exposition s’ouvrira sur trois jours de durational performances. C’est une primeur pour la Chine. Les improvisations ne font pas encore partie de la culture communiste. Les négociations à ce sujet sont donc intenses et précises. En Chine, l’espace public est appréhendé autrement qu’en Europe. En guise de préparation, j’ai donné à Shanghai une série de conférences sur la performance et l’art plastique dans le monde occidental libre. J’ai parlé notamment des Actionnistes viennois, de Marina Abramović et de Joseph Beuys, et j’étais bien lancé lorsqu’une personne dans l’assistance a posé la question suivante: ‘Si vous êtes si libres, en occident, pourquoi votre art est-il à ce point dépressif?’ Et toc. On a l’air fin. Cela fait maintenant trois mois que cette question me préoccupe. L’effondrement des arts visuels en Europe résumé en une seule phrase. En Chine, en tant qu’artiste, on est jugé important, et donc surveillé. En occident, l’art a fini par se retrouver à la périphérie du débat culturel. Lorsque Ivo Dimchev se fait tailler une pipe par son compagnon au Kaaitheater, ou que Paul McCarthy dresse un butt plug en guise de sapin de Noël dans le centre de Paris, au fond, on s’en fiche. Et c’est sans doute l’une des raisons pour lesquelles l’art occidental est devenu si dépressif. En tant qu’artistes, nous devons davantage tenir compte de l’importance de l’espace public. Nous confondons trop souvent le monde libre avec le marché libre. L’espace public est envahi par le divertissement. Ma référence reste Goya, qui estimait lui-même que ses Pinturas negras n’étaient pas appropriées à l’espace public. L’art qu’il montrait, ou qu’il réalisait sur commande en l’occurrence, s’inscrivait dans un récit public, social. Ses peintures noires étaient sa nécessité, et il les gardait pour lui. Cela n’avait rien à voir avec l’autocensure, mais plutôt avec une grande conscience de la signification sociale de l’espace public. Bien entendu, nous vivons à une autre époque, et la mission de l’artiste a évolué. On peut même dire qu’il n’est plus question de mission, et c’est là le cœur du problème. Un artiste qui ne se met pas au service n’est pas digne de ce nom. Avec Needcompany, nous bénéficions de subsides, et nous avons dès lors des comptes à rendre. Notre mission consiste, entre autres, à réaliser des œuvres difficiles, réfléchies et critiques, et à les présenter d’une manière ‘socialement’ responsable. On me dit souvent que grâce à ces subsides, je peux me permettre le luxe de prendre du recul par rapport au marché de l’art, en oubliant que ce ‘luxe’ est un choix politique et social pour lequel on doit se battre bec et ongles. Needcompany est donc un espace public. Et cela a été l’une des raisons qui ont poussé le curateur principal Qiu Zhijie à nous confier son musée pendant 10 semaines. Nous allons créer un nouvel espace public dans un musée qui est entièrement privé dans un pays où ce qui est public a une signification différente. Nous sommes fiers, avec Needcompany, d’avoir reçu cette mission, et nous sommes en train de bosser jour et nuit à Molenbeek, cette commune géniale, pour créer un maximum de beauté. Car la beauté demeure une arme, et vous pourrez découvrir plus loin dans ce bulletin ce à quoi nous allons vous confronter dans un avenir très proche.

JL

2016 sera une année multiforme pour Needcompany, avec des créations de Maarten Seghers, Lemm&Barkey, Kuiperskaai et MaisonDahlBonnema, ainsi qu’une exposition en solo de Jan Lauwers au Mingyuan Contemporary Art Museum (McaM), le tout nouveau musée d’art contemporain et de performance à Shanghai.
Maarten Seghers travaille avec le chamane primal Fritz Welch, le batteur sauvage Nicolas Field, le violoncelliste virtuose Simon Lenski et la bombe à retardement immobile Mohamed Toukabri sur une chanson incantatoire intitulée O. La première aura lieu au Monty (Anvers) le 18 mars, et la performance passera ensuite au Festival FIDENA (Bochum), au Festival Latitudes Contemporaines (Lille), au Künstlerhaus Mousonturm (Frankfurt) et à humain TROP humain CDN (Montpellier).
Un mois plus tard, au Monty, aura lieu la première de "The Winter's Tal", une adaptation par Kuiperskaai du conte d’hiver de Shakespeare. Needcompany soutient cette jeune compagnie.
Jan Lauwers est le premier Belge à se voir attribuer une exposition en solo au musée d’art contemporain McaM à Shanghai. Lauwers sera le premier artiste international à être invité pour une grande exposition, « I like the Chinese people and the Chinese people like me », et il emmènera avec lui les associated artists de Needcompany. L’exposition ouvrira le 20 mai 2016 et durera 10 semaines. L’ouverture s’accompagnera de la performance marathon The House of Our Fathers.
Entre-temps, la tournée du Poète aveugle passera ces prochains mois par Heidelberg, Freiburg, Valladolid, Bâle, Bruges, Anvers, etc.

"Le tout donne une grande fable aux personnages magnifiques qui, comme s'ils étaient tout droit sortis d'un rêve profond et extravagant, brossent un tableau aigu de l'histoire, l'identité, l'immigration, l'acceptation de l'autre." - La Nación (Argentine)

Les créations de Lemm&Barkey, "FOREVER", et MaisonDahlBonnema, "The Moon", connaîtront leur première en fin d’année. Vous trouverez davantage de détails dans un prochain bulletin.
Nous souhaitons la bienvenue au dernier-né de Needcompany: Noah, fils de Marjolein, chargée de production.