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Bonjour,

Avant toute chose: félicitations, Viviane, pour ce prix qui couronne ta carrière. Tu es la meilleure actrice au monde!

Encore quelques considérations sur la beauté:

- Lorsque nous sommes à Madrid avec Needcompany, je passe toujours au Prado pour contempler La Descente de Croix de Rogier van der Weyden. Cette fois-ci, c'était en compagnie de l'autre meilleure actrice au monde, Grace. A chaque fois, ce tableau change ma vie. C'est le plus beau de ce que l'art pictural occidental ait jamais atteint. L'incarnation humaine de la souffrance. La mère qui voit son fils martyrisé et s'effondre. C'est une image de tous les temps. Elle semble dire que les faibles ne peuvent pas souffrir parce qu'ils n'en ont pas la force. Voilà pourquoi les nombreux nouveaux arrivants sont si forts. Ils sont forts et ils peuvent supporter les souffrances lors de leur rude voyage, ça les rend même plus forts. Je me demande si la dureté dans laquelle nous nous vautrons en tant que blancs a la moindre chance d'aboutir face à tant de force. Et ils sont nombreux, prévient Rachida Aziz, géniale militante, alors que personne ne peut dormir chez elle.

La Descente de Croix est une œuvre politique et à la fois une œuvre idéologique. On fait rarement cette différence de nos jours. Elle est idéologique parce que c'est une image chrétienne, sans doute commandée par l'église catholique, et c'est une image politique parce qu'elle adopte une position radicale envers la société dans laquelle cette image a été réalisée. Rien que les vêtements des personnages: le manteau tissé d'or de l'un des juifs aisés - le tissage au fil d'or venait à peine d'être inventé.

De nos jours, il faudrait peindre cet homme dans une Tesla sans conducteur. Les manteaux ne sont pas tout à fait bien noués, sont hâtivement jetés sur les épaules, les gens se bousculent. Le corps du Christ est trop lourd, l'espace où ils se tiennent est trop petit. Tout cela, c'étaient des choix politiques. L'art idéologique sans l'aspect politique est de mauvais goût et parfois dangereux, me suis-je dit aussi. Nous sommes sortis en passant devant les Pinturas negras de Goya, et Grace a dit que cette série de tableaux était en fait une blague, et qu'elle n'était pas du tout si sombre et ténébreuse. Regarde, m'a-t-elle dit, il a même peint le premier selfie.

- Et puis, nous nous sommes retrouvés à Gand pour le premier concert de Cinemaximiliaan, la joyeuse bande de Molenbeek. Magnifique, savoureux et émouvant. Dans le grand café du Vooruit, après le concert, j'ai entendu pour la première fois dans une institution blanche parler plus arabe et persan que flamand. Et ensemble, nous parlions un mauvais anglais. Fascinant. Le mauvais anglais est la plus belle langue au monde. Quand je suis à Gand, je fais aussi toujours un saut au S.M.A.K. La fonderie de bronze de Hiwa K. L'impressionnante cloche et les vieux hommes voûtés qui l'ont fabriquée. Ça aussi, c'est de la beauté sous une forme très pure. Mais Hiwa K dit dans une interview avec l'excellent H ART qu'il envisage d'arrêter. Il sent que sont outillage d'artiste n'est pas assez affûté. Il dit que les problèmes du monde sont devenus trop grands. Que même la beauté ne peut plus être utilisée comme une arme. Il dit que c'est l'amour qui doit être la nouvelle arme. J'aime cet homme et je suis d'accord avec lui. L'amour. Plus grand que le bonheur et plus fort que la beauté. Il s'agit de rendre son cœur suffisamment grand pour y faire de la place à cette trinité. J'espère que Hiwa K continuera à interroger le beau, qu'il suscitera beaucoup d'amour et qu'il remettra sans cesse son bonheur à l'épreuve. Et tout cela en toute liberté.

JL

Needcompany a clôturé l'année 2017 sur une première série de représentations, dûment acclamée, de Guerre et Térébenthine au Toneelhuis. A partir du mois de mars, le spectacle part en tournée en Belgique et à l'étranger. Dans l'adaptation théâtrale de l'épopée trépidante de l'auteur Stefan Hertmans, c'est Viviane De Muynck qui joue le rôle principal.

Il y a quelques jours, elle s'est vu décerner le prestigieux prix du Mérite Culturel Général par le ministre flamand de la Culture Sven Gatz. Un mérite honorable dont elle fait plus que jamais la démonstration en interprétant le très beau rôle de Gabrielle dans le spectacle Guerre et Térébenthine.

La première de la version anglaise aura lieu en mars à Séville et à Majorque, et elle sera ensuite au programme du Malta Festival en Pologne. La version française sortira au Festival de Marseille en juin. A la fin de l'année, une grande tournée est prévue en Flandre.

Ce que Stefan Hertmans parvient à faire de sa plume poétique, Lauwers le fait avec son sens théâtral poignant. Pendant que l'on souffre, il se crée de la beauté. Quand l'horreur devient intenable, on peut faire le plein d'espoir en regardant la joyeuse ballerine ou un acteur qui peint de jolies fleurs. Lauwers fait faire à ses spectateurs ce que le grand-père de Hertmans faisait lui aussi: fuir dans la beauté artistique lorsque la réalité devient trop brutale. — Els Van Steenberghe, Knack

Maarten Seghers est en train de mettre la touche finale à sa nouvelle performance Concert by a Band Facing the Wrong Way, un mélange rythmé de musique et de performance. Il collabore ici avec le batteur suisse Nicolas Field et le guitariste hollandais Rombout Willems. C'est la troisième partie d'un triptyque dans lequel Maarten Seghers continue de scruter la limite entre divertissement et tragédie.

Concert by a Band Facing the Wrong Way est le portrait d'une bande d'artistes occidentaux décadents qui courent toujours tout droit, inépuisablement, sans qu'on sache s'ils fuient toute la misère du monde qui n'est pas la leur, ou si c'est au contraire vers elle qu'ils se dirigent. Cette performance est une cocotte-minute au bord de l'éclatement, pleine à craquer d'un effort sans limites qui résulte en un optimisme exubérant qui a perdu tout sens de la direction.

Une première étape de travail sera présentée lors du Festival Artdanthé à Vanves (Paris), aux côtés de la seconde partie du triptyque, O or The Challenge Of This Particular Show Was To Have Words Ending In O. La première de Concert by a Band Facing the Wrong Way aura lieu au Malta Festival et prendra ensuite la direction de l'espagne, où la performance sera accueilli par L'Auditori & Festival Grec de Barcelone.

Pendant ce temps, l'imprimante crache les esquisses de la première mise en scène d'opéra de Jan Lauwers. L'incoronazione di Poppea de Monteverdi, sous la direction de l'éminence grise de la musique baroque William Christie, connaîtra sa première le 13 août au Festival de Salzbourg.

Jan Lauwers signe la mise en scène et la scénographie, les costumes sont réalisés par Lemm&Barkey. L'ensemble vocal et instrumental 'Les Arts Florissants', internationalement renommé, créé en 1979 par William Christie, accompagne une poignée de solistes mondialement célèbres. Les danseurs de la Salzburg Experimental Academy of Dance complètent ce tableau raffiné, avec notre Sarah Lutz en tant que soliste.

Le célèbre Malta festival de Poznań, en Pologne, a invité Needcompany en tant que curateur pour l'édition 2018. Le festival, qui a cette année pour thème ‘Leap of Faith', a demandé à Needcompany, outre la présentation de ses œuvres, d'inviter une dizaine d'artistes internationaux qui sauteront dans le vide sans appréhension.

Le gouvernement polonais, issu de la droite nationaliste, a tant raboté le budget que le festival s'est retrouvé dos au mur. Michał Merczyński, le directeur du festival, a demandé à Needcompany de néanmoins donner un sens au projet.

Le programme écourté Cured by Needcompany met à l'affiche le nouveau spectacle de Maarten Seghers, Concert by a Band Facing the Wrong Way, ainsi que FOREVER de Lemm&Barkey, la version anglaise de Guerre et Térébenthine, ‘The Moon' de MaisonDahlBonnema, 1095 de Kuiperskaai et Another One de Lobke Leirens et Maxim Storms. Les festivités seront ouvertes par le ministre flamand de la Culture, Sven Gatz.

En tournée

Needcompany entame la saison '18-'19 par la reprise du classique La chambre d'Isabella à l'Almada International Theatre Festival (Lisbonne). Ensuite, Viviane De Muynck – dans le rôle inoubliable d'Isabella – et ses magnifiques compagnons prennent la route pour une bonne année, à la conquête d'une mémorable quinzième saison.

Le poète aveugle, le spectacle primé de Jan Lauwers (Barcelona Critics' Prize 2015 et Golden Mask Award, Sarajevo 2017), sera en mars au festival polonais 'Stage Songs Review' à Wroclaw. Le Southbank Centre a choisi ce spectacle pour présenter Needcompany en fin d’année, pour la première fois depuis plus de dix ans, à un public londonien.

A voir encore jusqu'au 15 avril à Ostende: l'exposition Het Vlot. Kunst is (niet) eenzaam des curateurs Jan Fabre et Joanna De Vos. Ils ont choisi notamment l'œuvre Glory Hole d'OHNO COOPERATION.