|
||
Bonjour les amis, Je vous écris cette lettre depuis ma chambre d'hôtel donnant sur le Matadero, les légendaires abattoirs de Madrid. Désormais une superbe scène artistique. Nous y jouons Billy's Violence pendant une semaine. J'aime les lieux qui changent leur histoire. Des bâtiments qui n'auraient jamais pensé accueillir la beauté. Le théâtre vaut toujours mieux qu'un veau à l'agonie. Malheureusement, seulement 250 personnes par soirée. Le public n'est pas encore tout à fait de retour. Contrairement au Festival de Salzbourg où nous avons vendu 1.500 billets tous les soirs avec Intolleranza 1960 et où nous sommes retrouvés avec une liste d'attente. Nous jouions là dans une écurie, mais où les chevaux devaient danser et chanter pour de riches citoyens. Nous y avons donc dansé et chanté pour de riches citoyens. Nous avons eu la chance étrange de travailler avec un grand nombre de jeunes pendant la période du coronavirus. Des danseurs et danseuses de 19 à 23 ans. Beaucoup d'entre eux/elles ont passé leurs dernières années de formation de danse chez eux. Leurs contacts se faisaient via les réseaux sociaux. Ils ont été contraints de cultiver leur espace privé. C'était tout ce qui leur restait. Travailler à une grande production de danse avec beaucoup de contact corporel n’allait donc pas de soi. La confusion autour de l’espace privé et de l'objectivation du corps du danseur a alors conduit à des discussions intenses qui ne sont guère faciles, car l’on se forge plus d'opinions que l’on n’acquiert de connaissances. La dictature des réseaux sociaux oblige de nombreux interprètes à avoir une opinion et même une responsabilité politique à propos de chaque mouvement, de chaque acte, de chaque action. Cela ne rend pas toujours la question du corps « dansant » plus intéressante. La folie irresponsable dans les arts, l'insaisissable, l’incorrect, le subversif font désormais peur à beaucoup de gens. Mais c’est aussi la raison pour laquelle Intolleranza 1960 est devenue une expérience singulière. Le langage de la nouvelle ère requiert une bonne dose de patience et de modestie. Ce matin, un tour au Museo Reina Sophia. Exposition d'Ida Applebroog. Découvrez son travail ! Elle a aujourd’hui 97 ans et son œuvre de ces dernières années revêt une acuité et un engagement exceptionnels. Elle conjugue son activisme féministe et son dégoût pour le patriarcat avec un métier exceptionnel et une rare émotivité débridée. La preuve vivante que l'âge n'a pas d'importance. Citation d'une de ses œuvres : SHOULD I CALL A DR? IT’S AN ERECTION STUPID L’humour ! Pas une arme de lâche, mais un mal nécessaire ? Ou l'humour est-il aussi old school ? J'espère que non. Je prévois de faire soixante pompes par jour au lieu de trente. Mon esprit a rajeuni cet été. Maintenant mon corps. Il doit encore faire aller 40 ans. Je ne peux pas me défaire de l'image de ce veau à l'agonie. Cette intensité me manque souvent au théâtre. La peur de la mort comme moteur de la beauté : intéressant concept suranné. À bientôt, Jan | ||
 |
WHAT'S GOING ON? | ||
|
Après un printemps encore perturbé par le coronavirus, Needcompany a réussi à présenter pas moins de quatre premières mondiales : Billy’s Violence à Barcelone, l'Intolleranza 1960 à Vienne, Intolleranza 1960 à Salzbourg et la version anglaise de Molly Bloom à Hanovre. Maintenant que le monde redécouvre la liberté, chez Needcompany le calendrier du printemps s’annonce très chargé. Outre une première mondiale, deux premières belges et cinq productions en tournée, nous ouvrons les portes de MILL à Xenia, une version XL d'EXPLO présentant les œuvres de Leyla Aydoslu, Willem Boel, Dirk Braeckman, Helen A Flanagan, Mehdi-Georges Lahlou, Simon Lenski, Maarten Seghers, Grace Tjang (Grace Ellen Barkey), George van Dam, Emma van der Put, Har van der Put, Oscar van der Put et Guy Woueté. |
|
MALAM / NIGHT | ||
|
Obsédée par la nuit et inspirée à la fois par ses ancêtres et le théâtre d'ombres javanais Wayang, Grace Ellen Barkey, née à Surabaya (Indonésie), dialogue avec l'obscur dans son installation-performance MALAM / NIGHT et sonde les caprices de sa mémoire. |
|
|
|
« Chaque histoire de ma famille masque toute l'histoire coloniale et ses blessures. Il est frappant de constater que dans l'histoire coloniale, les femmes sont utilisées puis mises de côté, oubliées. J'ai donc décidé pour ce projet de décoloniser mon nom et d’utiliser celui de ma grand-mère » (Grace Tjang). Un jeu de mouvements, de lumière, des vidéos, des dessins et une composition sonore immersive signée Rombout Willems.
La première mondiale aura lieu le 7 octobre à Berlin à 'The Sun Machine Is Coming Down', un festival du Berliner Festspiele où seront présentées, entre autres, des œuvres de Tino Sehgal, Markus Selg, Ed Atkins et Cao Fei. MALAM / NIGHT sera exposé au Centre International des Congrès pendant dix jours. La première belge aura lieu à MILL le 31 octobre lors de Xenia, l'EXPLO organisée par Oscar van der Put et Victor Afung Lauwers. | ||
|
EXPLO: Xenia | ||
|
MILL ouvre ses portes avec une version XL d'EXPLO. Sous le nom de Xenia – ou la vertu de l'hospitalité les commissaires Oscar van der Put et Victor Afung Lauwers invitent le public à découvrir le travail de onze artistes, répartis sur deux étages. L’œuvre visuelle de Leyla Aydoslu, Willem Boel, Dirk Braeckman, Helen A Flanagan, Mehdi-Georges Lahlou, Maarten Seghers, Emma van der Put, Har van der Put, Oscar van der Put et Guy Woueté sera exposée pendant trois longs week-ends du 15 au 31 octobre. | |
|
Lors du week-end d'ouverture (15-17 octobre), George van Dam et Simon Lenski créeront Dichterliebe, leur nouveau spectacle. La première de l’œuvre vidéo d'Emma van der Put basée sur sa présence physique à la The House of Our Fathers / Mothers of Inventions (MILL, 2020) aura lieu Le deuxième week-end (21-24 octobre). Le dernier (28-31 octobre) sera consacré à la première belge de MALAM / NIGHT de Grace Tjang; les trois premiers jours sous forme d'installation suivis d’une performance de longue durée pour clore l'EXPLO le 31 octobre. Plus d'informations et timings précis sur notre site.
| ||
|
BILLY'S VIOLENCE | ||
Après une première mondiale au Teatre Nacional de Catalunya (Barcelone) – plébiscitée par la presse et le public – et des passages à Madrid, Ribadavia et Gdańsk, il est temps de rapatrier Billy’s Violence pour la première belge. Les 29 et 30 octobre, le Kaaitheater de Bruxelles accueillera pendant deux soirées cette réinterprétation violemment amoureuse des tragédies de Shakespeare dans une scénographie millimétrée qui laisse un maximum de place aux interprètes, au texte et à la musique.
Fight or flight? Join us! |
|
PUBLICATIONS | ||
|
Billy’s Geweld, le texte de l’écrivain-poète Victor Afung Lauwers qui a servi de base à Billy’s Violence, est publié par la maison d'édition Bebuquin. Ce livre, qui réinterprète les tragédies de Shakespeare, sera présenté le 29 octobre au Kaaitheater et pourra y être acheté. Il s’agit du premier ouvrage de Victor Afung Lauwers. |
|
|
|
THE POWER (OF) THE FRAGILE | ||
Après que Mohamed Toukabri ait longtemps été contraint d'arrêter de travailler sur The Power (of) The Fragile – un duo entre mère et fils – ayant été empêché de voyager à cause de la COVID, Maimouna Latifa Khamessi a finalement pu rejoindre la Belgique début septembre. Le duo répète actuellement au MILL. Cette coproduction de Needcompany sera finalement créée les 14, 15, 16 et 17 octobre à Dansens Hus (Oslo) et poursuivra ensuite sa tournée au Beursschouwburg (Bruxelles), au Vooruit (Gand), au STUK (Louvain) puis aux Rencontres à L’Echelle (Marseille). | ||
| ||
|
TOUT LE BIEN | ||
|
En août 2019, Tout le bien de Jan Lauwers avec la musique live de Maarten Seghers a été créée à la Ruhrtriennale. L'agenda de la tournée de l'autoportrait fictif de Jan Lauwers qui fait un lien entre les vies du soldat d'élite israélien Elik Niv et de la famille Lauwers n’a cessé de s’étoffer jusqu'en 2020. Puis est survenue la COVID. | |
|
Plus d'un an et demi après la dernière représentation à Rijeka 2020, les acteurs et l'équipe de Tout le bien sont prêts à reprendre le spectacle. Le « let’s-pick-it-up-where-we-left-tour » démarrera les 22 et 23 octobre à la Toneelhuis (Anvers), pour aller ensuite au Festival delle Colline (Turin) et se terminer à La Halle aux Grains – Scène Nationale (Blois) en 2021.
| ||
|
L’INCORONAZIONE DI POPPEA | ||
|
Le 22 mai 2021, L’Incoronazione di Poppea de Monteverdi, mis en scène par Jan Lauwers, sous la direction musicale de Pablo Heras-Casado, a été créé à l'Opéra national de Vienne. Ayant obtenu un succès foudroyant, l'opéra sera montré quatre fois supplémentaires cet automne dans ce légendaire temple de la culture. Les 6, 9, 11 et 13 octobre, les sublimes acteurs reprendront leur rôle, notamment Slávka Zámečníková (Poppea), Kate Lindsey (Nerone), Xavier Sabata (Ottone) et Sir Willard White (Seneca) et les interprètes de Needcompany Yonier Camilo Mejia et Sarah Lutz, dans cette histoire d'amour sensuelle où la moralité fait défaut et où prévalent l'avidité et la soif de pouvoir. | ||
|
MOLLY BLOOM | ||
|
« C'est le rôle de ma vie », a déclaré Viviane De Muynck juste avant la première mondiale de Molly Bloom à Madrid. Un an plus tard, quiconque a vu Viviane De Muynck à l'œuvre en tant qu'épouse infidèle de Leopold Bloom ne peut que le confirmer. |
||
|
La représentation basée sur le dernier chapitre d'Ulysse de James Joyce – interprété par Viviane De Muynck en anglais et en français – pourra être vue pas moins de huit fois du 21 au 28 octobre au MC93 à Paris. Pas d’arrêt en vue, puisque la pièce va poursuivre sa route à Aix-en-Provence, Pau, Villeneuve d'Ascq, Mulhouse et Gand.
|
|
|
|
FOLKS & FOOLS | ||
La première de Folks & Fools de Lobke Leirens et Maxim Storms (coproduction de Needcompany) a été reportée deux fois en raison de la COVID. Leur mystérieuse mixture bourrée de cocasseries médiévales, de chenapans cosmiques et de bourgeois stressés trouve enfin son chemin vers le public. Les 13 et 14 octobre au centre artistique Nona (Malines). | ||
|
BRUEGEL | ||
Bruegel de Lisaboa Houbrechts, le portrait kaléidoscopique de Pieter Bruegel l'Ancien et de l'époque où il créa Margot la folle, sort à nouveau ! Cette coproduction de Needcompany sera visible à l'automne à Louvain (26 octobre) et à Montpellier (17 et 18 novembre). | ||
| ||||||||||||||||||||||||||||||||
|
ON TOUR | ||||||||||||||||||||||||||||||||
|
Une longue newsletter que nous sommes ravis de résumer en une liste de dates de tournée jusqu'à la fin de l'année. Needcompany est vraiment partout cet automne : à ne manquer sous aucun prétexte ! |
||||||||||||||||||||||||||||||||
| ||||||||||||||||||||||||||||||||
| ||||||||||||||||||||||||||||||||
|
WALK OF FAME (SIBIU) | ||||||||||||||||||||||||||||||||
|
Une étoile sur le walk of fame a été décernée à Jan Lauwers lors du Festival international de théâtre de Sibiu en août. L'organisation a décrit Jan Lauwers comme « l'une des personnalités les plus provocatrices du théâtre européen, un pionnier dans le lien entre « agir » et « jouer » et un créateur de théâtre qui ne manque jamais de toucher le public comme la presse depuis trente ans déjà ». Jan Lauwers est reconnaissant pour cette distinction ainsi que pour les louanges de l'organisation et se réjouit de rendre bientôt visite à son étoile en Roumanie. . | |||||||||||||||||||||||||||||||
 |
||||||||||||||||||||||||||||||||
