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Cher public,

On dit et on écrit beaucoup au sujet de l'art et ce qu'il doit être aujourd'hui. Ces polémiques, où une partie prétend le savoir et l'autre partie s'estime bienheureuse de l'ignorer, sont le plus souvent superficielles et du coup, ennuyeuses. A fortiori si je les soumets aux quatre réflexions suivantes. Réflexions qui constituent depuis plus de trente ans déjà le fondement du credo de Needcompany.

Réflexion 1: ‘Survivre en travaillant ensemble’
Au sein de Needcompany, la coopération, c'est probablement ce qu'il y a de plus important. Quand on travaille ensemble, des conflits positifs naissent. L'art, à mon sens, c'est créer des conflits positifs. Chez Needcompany, un artiste ne travaille jamais seul. Mais j'y reviendrai plus tard. Dernièrement, j'étais du côté de chez Cinemaximiliaan, ces héros de Molenbeek qu'entretemps on acclame mais qui sont hélas encore trop peu soutenus. 'Survivre en travaillant ensemble', eux, ils en connaissent pleinement le sens. L'idée est simple et brillante: réaliser des films avec les nouveaux arrivants. Le film est un media qui permet notamment de rassembler un tas de savoir-faire, d'expériences, de métiers. Parmi les nouveaux arrivants il y a des cuisiniers, des couturiers, des monteurs, des cordonniers ou encore des cameramen, qui se réunissent là pour faire de l'art. C'est ce qui donne à l'art une 'beauté propre'. En outre, la première série de films supervisée par l'exceptionnel Béla Tarr est d'un très haut niveau. Il y a des talents extraordinaires parmi ces nouveaux arrivants. Ce bon Michaël Roskam reprend à présent le flambeau et met lui aussi le cœur à l'ouvrage. Exaltant. La 'survie' prend tout son sens réel lorsqu'on parle des nouveaux arrivants. J'ai rencontré sur leur lieu de travail une jeune Somalienne, Fatma Osman, qui vient d'achever son premier métrage 'Undocumented Love'. Elle est la première femme de Somalie à réaliser un film. Dans son pays, les femmes n'oseraient pas même y songer. Et vous voyez, à Molenbeek, tout ça, c'est possible.

Réflexion 2: ‘Tout est politique mais l'art n'est pas tout’
L'acteur Chokri Ben Chikha pose un acte: il s'arrose d'essence et demande au public d'allumer le brasier. Il se dit activiste. Jan Joris Lamers, metteur en scène qui appartient aux anciens toujours en vie, se lève et lui dit qu'il ne peut pas faire ça. Il se trouve qu'en réalité, ce n'est pas de l'essence mais de l'eau. Railleries face à une si grande naïveté de la part de Lamers.

Que s'est-il passé ici: Lamers me tient à coeur. J'ai beaucoup appris grâce à lui en tant que jeune artiste. Il m'a appris ce qu'est une 'illusion authentique'. C'est cette authenticité qui lui a valu de révolutionner le théâtre (néerlandais). Pour lui, il est inconcevable qu'aujourd'hui encore un metteur en scène tente de duper le public avec des illusions factices. Du coup, il a évidemment pensé que l'essence était vraie et il a pris l'artiste pour un véritable activiste. Mais Chokri était juste un 'luron' vieille mouture, rempli de bonnes intentions qui, par cet acte, a dévitalisé tous les activistes authentiques, y compris Jan Palach et Mohamed Bouazizi. C'est le résultat de cette illusion tenace que tout doit être politique sans une pensée connexe que l'art n est pas tout. Transformer l'essence en eau? Laissons cela aux dieux.

Réflexion 3: ‘La spécialisation mène à la dégénérescence’
C'est un principe en biologie et une conception difficile dans la sphère artistique. Il s'agit probablement aussi d'une idée qui date de la vieille école. Mais dans le monde des arts et du théâtre en particulier, la spécialisation en tant qu'objectif est une perversion. Tant pour les artistes que les théoriciens et le management qui les encadre. Ça donne alors des académiciens spécialisés etc., qui viennent avec leurs petites listes 'vérifier' si l'œuvre exposée répond bien aux conditions. L'art devient justement intéressant lorsqu'il n'est pas conforme. Ce qui par contre ne signifie pas que l'art ne doit pas être en relation directe avec la société dans laquelle il est produit. C'est d'ailleurs une évidence. Un art qui ne s'inscrit pas dans la société est culturellement et politiquement inconsistant. Autrement dit, il n'existe littéralement pas. La spécialisation mène rapidement à l'iconoclasme. L'iconoclasme est dans tous les cas condamnable. A ceux qui estiment que les théâtres ne devraient plus jouer du Shakespeare: faites-le en douce et j'espère que vous vous rencontrerez vous-même. Je me suis attelé tout l'été à Monteverdi et j'ai découvert combien le 'baroque' pouvait être radical. Je peux vous l'assurer, cela a changé ma vie.

Réflexion 4: ‘What happens on stage, stays on stage’
Ayant eu vent de l'action de plusieurs collègues visant Jan Fabre/Troubleyn, cette réflexion prend un goût un peu âpre. Plusieurs journalistes ont demandé à entendre ma réaction. Je ne peux rien dire au sujet de ce qu'il se passe dans les murs d'une autre compagnie, étant donné que je l'ignore. C'est étrange mais je me rends compte que jamais encore, en presque quarante ans de carrière, je n'ai assisté à une répétition ou à une séance de travail d'un confrère. Je ne peux parler qu'en mon nom. Nous nous exprimons assez ouvertement de #metoo au sein de Needcompany. Et il convient d'aborder cette quatrième réflexion avec discernement. Parce que la relation de travail entre le comédien et le metteur en scène, ou entre acteurs simplement, implique une humanité très exigeante basée sur l'authenticité, l'action #metoo est, dans notre monde, celui des arts vivants, d'une importance énorme. Je vous donne un exemple. Une production de Needcompany se jouera bientôt en Belgique: 'Begin the Beguine', d'après le dernier texte de Cassavetes. Ma propre fille Romy Louise y incarne une prostituée et j'en suis le metteur en scène. Imaginez: le père-metteur en scène demandant à sa fille de jouer une scène de sexe avec son collègue acteur. Les scènes teintées de sexualité s'avèrent toujours sensibles. Nu comment? On se touche où? D'emblée, Romy Louise m'a annoncé qu'elle souhaitait répéter en sous-vêtements et seulement passer au nu face à la présence objective du public. Je suis fier de cette prise de position claire. L'objectivité d'un espace de répétition et l'objectivité d'un public sont en effet d'une importance primordiale.

Nous devons être prudents et faire la part des choses. Il semble que le comportement problématique découle du type d'art que Jan Fabre produit. Cela n'a évidemment rien à voir. L'épuisement physique? Ce qui se pratique en danse contemporaine ou dans les performances se réduit à une peau de chagrin si on fait la comparaison avec un entraînement du ballet classique. Vous n'échapperez pas aux pointes. Autrement dit, il ne s'agit pas d'une invention de telle ou telle génération des années 80. Il y a 25 ans, j'avais déjà écrit que l'idée de 'performance' ou des concepts tels que le seuil de douleur ou l'épuisement ne rejoignent pas ma conception du théâtre. Ma dernière performance 'physiquement' épuisante date de '85, à ce moment j'ai compris qu'il fallait prendre une autre direction. Chercher le seuil de la douleur, je ne peux l'imposer qu'à moi-même. En aucun cas à ceux avec qui je travaille. Car cela s'apparente très vite à l'intimidation. L'usage de la violence et de l'épuisement n'est pas un élément intéressant pour mon travail. Cela ne signifie pas que je suis incapable de l'apprécier chez d'autres artistes. Je lis dans différents articles que tout ça, c'est la faute de l'ancienne génération et des vieilles structures. Pourtant une jeune créatrice, Julie Cafmeyer, dit ouvertement avoir vu un acteur, l'écume à la bouche, s'écrouler d'épuisement tandis qu'elle criait sur le côté. Eh bien, ça n'arriverait pas chez Neeedcompany, c'est un constat. Car tout simplement, on ne le permet pas. J'ai modifié en ‘87 la structure de notre compagnie parce que le jeune metteur en scène que j'étais commençait à se prendre trop au sérieux. Il est tout à fait possible de créer un théâtre extrême d'une manière douce et bienveillante. Et arrêtons de parler de générations; parlons plutôt d'organisation, de structure et d'individus.

Nous sommes très affectés par ce fait et il faut que quelque chose de positif en ressorte. Une enquête et une introspection doivent avoir lieu en profondeur. La lettre ouverte des vingt ex-membres de Troubleyn aura une portée thérapeutique.

J'invite chacun et chacune à venir dans les murs de la MILL. Assistez à une répétition chez nous et vous en verrez toute la délicatesse, la beauté et l'intérêt. Et je crois, à juste titre, que c'est aussi le cas dans la plupart des compagnies, qu'elles appartiennent à 'l'ancienne' ou à la nouvelle génération.

Jan Lauwers


Hamlet

Lisaboa Houbrechts et Kuiperskaai portent littéralement la famille Lauwers-Barkey à la scène pour y incarner la canonique famille Hamlet. Ils tentent ainsi d’atteindre la quintessence de la tragédie archétypale.

Pour Hamlet, Lisaboa Houbrechts a demandé à l'actrice Grace Ellen Barkey d'incarner le rôle de Gertrude, femme volontaire. Accompagnée de son fils Victor Lauwers, le prince Hamlet, et de sa fille Romy Louise Lauwers dans le rôle d'Ophélie, c'est une première apparition de Grace Ellen Barkey dans une production du Kuiperskaai. Coproduite par Needcompany.

Hamlet s'inscrit dans le cadre du projet P.U.L.S. Cette initiative de la Toneelhuis permet à de jeunes créateurs de talent d’évoluer à leur propre rythme vers la grande scène. Une collaboration dans le dialogue et sous l’œil averti de plusieurs renommées internationales de l’art scénique, dont Jan Lauwers.

Ce 22 septembre à la Toneelhuis en première. Et ensuite en tournée en Belgique, aux Pays-Bas et en France. Infos, billets et programme complet sur Toneelhuis.be et Facebook.


EXPLO I @ MILL

En 2017, Needcompany emménage dans l'ancienne fabrique de tabac Gosset à Molenbeek-Saint-Jean. Le bâtiment et ses nombreux espaces sont baptisés MILL, marquant le début d'une nouvelle phase pour la compagnie qui existe depuis trente ans.

Le 25 et 26 octobre 2018, le MILL ouvre grandes ses portes pour EXPLO I, deux jours de performances, d'expositions et de films. Au programme, notamment un regard exclusif sur les oeuvres de Emma van der Put, Maarten Seghers, Oscar van der Put, Simon Lenski, Nicolas Rombouts, Lot Lemm, Nicolas Field, Rombout Willems, Maarten Vanden Abeele, Jan Lauwers, Maarten van der Put, Grace Ellen Barkey, Fritz Welch, Benoît Gob, Lisaboa Houbrechts, Victor Lauwers, Romy Louise Lauwers, Lobke Leirens, Seppe Decubber et Maxime Rouquart.

Programme complet et comment assister à l'événement: www.needcompany.org.

Parallèlement à EXPLO I, la Kusseneers Gallery accueille l'exposition WATERCOLOURS FROM MILL’S CREEK, avec des créations plastiques de Jan Lauwers.


Concert by a Band Facing the Wrong Way

"Concert by a Band Facing the Wrong Way est si percutant que les passages les plus humoristiques font émerger un petit rire timide. Comme quand, à la fin du spectacle, on ne sait pas s'il faut se lever ou non et applaudir, et qu'on regarde autour de soi pour voir ce que font les autres. C'est dans ces moments que l'oeuvre fonctionne à la perfection. Elle révèle alors l'attitude d'un public habitué aux codes, et qui en a besoin pour savoir comment se comporter. Ce n'est pas seulement l'artiste qui veut plaire, le public aussi veut qu'on lui plaise et qu'on le guide." — Juan Carlos Romero (NAU NUA ARTS MAGAZINE) 

Concert by a Band Facing the Wrong Way, la nouvelle production de Needcompany de et avec Maarten Seghers, Nicolas Field et Rombout Willems, est le portrait d'une bande d'artistes occidentaux qui courent droit devant eux, inlassablement, sans qu'on sache s'ils fuient toute la misère du monde, ou s'ils courent au contraire au-devant d'elle.

Après son succès lors des passages à Poznan et à Barcelone, Concert by a Band Facing the Wrong Way poursuit sa route: les 11 et 12 octobre au Festival Actoral de Marseille et les 25 et 26 octobre à l'occasion d'EXPLO I à Bruxelles.


L'incoronazione di Poppea

En août, le public a découvert L'incoronazione di Poppea de Monteverdi en première mondiale à Salzbourg. Une orchestration dirigée par William Christie et une chorégraphie, mise en scène et mise en images signées Jan Lauwers.

Dans L'incoronazione di Poppea, Jan Lauwers transpose à l’opéra son approche unique – qui laisse un espace autonome au verbe, au mouvement, à la plastique et à la musique - du théâtre en tant que media. Les réactions sont particulièrement enthousiastes.

Voici quelques mots de la presse à découvrir:
L'incoronazione di Poppea ou une œuvre d’art totale (Salzburger Nachrichten)
L’opéra pour tous (Suddeutsche Zeitung)
Ego trips et meurtres sur musique baroque (De Standaard)

En tournée

Au terme d’une tournée internationale notamment en Espagne, en France et en Allemagne, Guerre et térébenthine nous revient en Belgique. En novembre et en décembre, ce succès se jouera à Roeselare, Bruges, Strombeek, Mons, Gand, Alost, Turnhout, Courtrai, Heist-op-den-Berg et Saint-Nicolas. En collaboration avec la province de Flandre occidentale, Needcompany suit également un trajet éducatif. 120 élèves et jeunes des classes OKAN (Classe d'accueil pour nouveaux venus allophones) de six écoles du secondaire participent à une journée de rencontre sur «l'art et le traumatisme» dans nos studios de répétition à Molenbeek-Saint-Jean avant d’assister à la représentation dans leur ville respective.

Après près de 10 ans d’absence, Needcompany retraverse enfin la Manche avec le très apprécié Poète aveugle. Rendez-vous ce 2 octobre au Queen Elisabeth Hall du Southbank Centre à Londres.

La chambre d’Isabella tourne déjà depuis sa première en 2004. Les prochaines représentations auront lieu ce mois encore à Namur et à Nantes. Le samedi 6 octobre, la pièce ouvrira le festival Temporada Alta à Gérone.